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  • Voyage en terres inconnues

    Bonjour à vous, chers quidams à la joie non dissimulée qui venez traîner vos guêtres avec fierté dans les coins, recoins et recoincoins de mes sombres écrits. Je vois à vos sourires remplis de dents autant que dehors que votre soif d’aventure ne s’est point tarie, et que vous attendiez impatiemment un nouveau récit de ma personne tel un enfant impatient devant un présent non déballé sous le sapin - ou bien le peuplier si votre basse vision vous a mal guidé.es . Eh bien figurez-vous que vous avez de la chance car le bon vieux Jack Van Cursing que je suis a encore moult histoires rocambolesques à vous conter, et je ne parle pas de produits laitiers. En voilà d'ailleurs une de derrière les fagots que je vous ai mitonnée avec amour, gloire et beauté. Attention le récit que je m’apprête à vous délivrer rendrait dubitatifs les plus ouverts d’esprit d’entre vous et pourtant il a bien eu lieu, j’en veux pour preuve qu’il m’est arrivé, c’est dire. Tout a commencé un jour sans retour où j’oubliais mes amours, au moment précis où l’ombre de mon bureau indiquait approximativement 17h37 du matin. Alors que je m'apprêtais à me lancer dans de nouveaux écrits pour abreuver la demande constante et intarissable de mes fans, la fatigue vint poindre dans mon être sans même y avoir été invitée. L’idée, d’une folie toute relative, me vint alors d’alimenter mon système interne d’un bon café torréfié je ne sais où, je ne sais comment et par je ne sais qui, mais qui ne manque généralement pas de me faire un petit je ne sais quoi.  Je mis alors en marche la machine à café dont le nom relativement évocateur me laissait à penser que j'aurais logiquement droit, tôt ou tard, à ce fameux breuvage tant désiré. Cependant, cette fois-là, les choses ne se déroulèrent pas comme espéré. En effet, bien qu’ayant demandé à l’appareil de concevoir mon dû le plus gentiment du monde, celui-ci refusait d’effectuer ce pour quoi il avait été conçu. Souhaitant respecter sa volonté mais mettant un point d’honneur à réveiller les restes de mon cervelet endormi, je mis alors mon poing d’honneur de manière répétée sur la machine dans une stratégie dont la subtilité n’était plus à démonter. Néanmoins cette méthode ancestrale, dont les bruits d’impacts mélodieux sonnaient à mon oreille aussi aussi magnifiquement qu’une oeuvre de Schubert, fit alors chou blanc. Pire encore, l’entité électrique, probablement en signe de révolte, se mit soudainement à crépiter, glouglouter et exhaler une étrange fumée sans que rien de tout ceci ne ressemble de près, de loin ou de distance mitoyenne, à un café.  Quelque peu dépassé par la situation, je tentai donc, d’un commun accord avec moi-même, de calmer la chose avec un câlin bien corsé à la Van Cursing. C’est alors, chers lecteurs, lectrices et tous les autres qui m'écoutez attentivement au moyen de vos yeux, que l’improbable se produisit. Au sein de cette rencontre entre l’homme que je suis et la machine qu’elle fut, l’issue fut assez inattendue.  Au-delà de l'électrocution soudaine qui transperça mon corps et fit passer tout naturellement le courant entre nous, une sorte d’explosion lumineuse irréelle se produisit, nous transportant loin de cette réalité, dans un tourbillon interminable de lumières, de sons et de saveurs.  Lorsque cette tournée infernale prit fin sans même être passée par Bercy et après avoir rendu, bien malgré moi, l'entièreté de mon repas du midi, la machine à café et moi-même fûmes stupéfaits de nous retrouver dans un lieu inconnu. En effet mon bureau, avec qui je vivais jusqu’ici une relation désintéressée, n’était plus, et à sa place se trouvait un paysage étrange composé de bâtisses moussues, de cratères dodus et de parterres garnis d’un mycélium poilu, ce dernier adjectif ayant été choisi afin d’assouvir mon besoin soudain de rime en u. En ce lieu improbable, de petits êtres aux drôles d’antennes, sorte de mélange entre des phasmes et des champignons, sautillaient de tous côtés d’un air guilleret en faisant entendre fièrement leur accent aigu, semblant ignorer la moindre once de gravité. Etais-je encore sur Terre ou bien avais-je voyagé plus loin que la nuit et le jour?  Ne souhaitant pas me faire remarquer malgré mon charisme intense, j’essayai alors de me mouvoir sans m’émouvoir au moyen de pas chassés d’une souplesse inégalée. Bien mal m’en prit puisque ce geste impressionnant vu de l’extérieur nous entraîna alors, la machine et moi, dans une chute longue et intense, au travers d’une cavité qui avait quelque peu échappé à mon attention. Était-ce la fin de mes périlleuses aventures, me demandai-je alors! Moi qui m’étais imaginé si souvent en haut de l’affiche en tant que romancier à succès, voilà que je tombais bien bas sans même avoir eu la chance de faire mon trou dans le métier. Et alors que je pensais avoir touché le fond niveau carrière, voilà qu’effectivement mon être rencontra le sol dans un rapport des plus douloureusement terre à terre.  Me relevant péniblement de ce coup dur avec mon appareil prodigueur de café, je constatai alors que je me retrouvais dans un lieu fort exigu qui n’avait rien à envier aux petits studios parisiens. J’étais, à n’en pas douter, dans une sorte de puits mais, plus improbable encore en cet endroit, je n’étais pas seul. En effet l’un des êtres incongrus que j’avais entraperçu peu de temps avant cette cascade épique, était devant moi. Ce dernier, loin de toute agressivité qui m’aurait poussé à mettre en avant mes techniques de combat développées pendant mes années de curling, tenta alors pacifiquement de communiquer avec moi dans une langue inconnue. Face à mon regard circonspect et à celui plus passif de ma machine à café qui ne perdait néanmoins pas une goutte de cet échange, l’être sortit alors un petit engin technologique que mes connaissances scientifiques très poussées m’amenèrent à appeler “bidule”. La créature colla alors l’ustensile sur ce qui semblait être son front et soudainement ses paroles devinrent claires comme de l’eau de roche sans colorant ni conservateur. Cette chose au regard amusé me tint alors à peu près ce langage :  “Bonjour jeune Phausmus et surtout bonne année 22018!!!” Devant ces paroles, telle une grenouille je ne pus que rester coi. Moi qui pensais avoir toujours été dans l’air du temps, voilà que je me retrouvais dans un futur dans lequel j’étais manifestement complètement dépassé.  La créature, que je compris très vite être femelle comme toutes celles de son espèce contrairement à ce que mes pensées un brin hâtives m’avaient laissé supposer, enchaîna alors en me prenant étrangement pour une des leurs. La Phausmus, puisque c’est ainsi que ces êtres s’intitulaient, m’annonça alors dans un moment explicatif des plus utiles au scénario,  qu’elle se nommait Agarricus 7338ème du nom, qu’elle était préposée à la recherche et à la transmission du savoir, et que ses pérégrinations l’avait amené à chuter dans un puits pour la deuxième année consécutive, lors du même événement si cher au coeur de cette civilisation, qu’elle intitula sobrement “la fête des trous”. Reprenant peu à peu mes esprits, du moins ceux qui semblaient m’appartenir, je ne pus résister à la curiosité particulièrement forte qui venait toquer à la petite porte cochère de mon cerveau de demander ce qu’il était advenu de notre espèce, tout en cachant mon identité d’être humain qui semblait étrangement peu évidente à cet être. Agarricus sourit alors encore plus qu’elle ne le faisait déjà jusqu’ici et me dit d’une manière qui paraissait évidente que “les êtres humains avaient disparu il y a des millénaires, comme chacune sait, mais que, justement, elle et moult de ses consoeurs Phausmus chercheuses étaient en pleines fouilles archéologiques afin d’essayer de comprendre cette civilisation antique qui, de par son inventivité, était loin d’être en toc. Tout ceci dans le but de lever le voile, bien trop épais, sur les origines de leur propre espèce pour mettre fin aux divers conflits sur ce sujet qui survenaient à droite, à gauche et au milieu”. Apercevant soudainement la machine à café qui était à mes pieds, elle tenta alors, dans un geste de joie, de s’en emparer en prenant cette dernière pour “un artefact humain”. Je refusai alors et devant cette déferlante d’informations beaucoup trop conséquente pour ma personne j’eus envie, dans un élan de fierté probablement mal placé, comme m’aurait dit mon banquier, de révéler à cet être, dans un twist soudain, que j’étais moi-même en réalité un être humain et que ces derniers n’avaient pas disparu, j’en étais la preuve vivante. J’aurais alors enchaîné par un “ah ah” tonitruant qui aurait fait basculer cette nouvelle société dans le doute et l’aurait remise en place dans ce qu’elle pensait savoir de source sûre!  Mais, alors que je m’apprêtais à dévoiler cette terrible révélation, Agarricus 7338ème du nom s’exclama, à ma grande stupéfaction : “Ah voilà ma fille!” Je fus alors soudainement écrasé par quelque chose, que je compris très vite être effectivement sa progéniture qui, comme sa maman avant elle, avait chuté dans le même puits. Ce choc, aussi improbable soit-il, eut une conséquence imprévisible en me propulsant, à l’insu de mon plein gré, hors de cette époque, du moins c’est ce que je compris en me réveillant douloureusement au sein de mon bureau. Je crus alors avoir rêvé comme vous vous en doutez bien, cher public friand de mes aventures, mais l’absence de ma machine à café ne pouvait avoir d’autre explication. J’étais bel et bien revenu à mon époque! Ces êtres avaient fini par s’emparer de mon précieux artefact. Il fallait que je les retrouve. Oui, j'aurais pu m’en procurer un autre percolateur, me direz-vous, mais c’est celui-ci que je voulais. C’était ma machine, ma bataille, fallait pas qu’elle s’en aille! Au-delà de tout ceci, il fallait que j’en sache plus sur ces êtres étranges.  Heureux hasard ou facilité scénaristique, j’ai justement eu vent il y a peu de la présence d’une possible machine à voyager dans le temps dont les premiers tests auraient lieu à partir du 23 mai à Choisel. L’occasion parfaite d’essayer de retourner voir ces êtres étranges, de récupérer mon bien et d’en savoir plus. Rejoignez-moi donc là-bas, de nouvelles aventures nous y attendent, parole de Van Cursing! Aventureusement, Jack Van Cursing

  • Le Cimetière des Drag Queens

    Voici une découverte dont peu de gens peuvent se targuer et pour cause, moi, Jack Van Cursing, votre aventurier de l’étrange préféré, je suis le seul à l’avoir fait. Il y a 147 nuits de cela, mes pas chaloupés telle une gondole à Venise me faisaient voguer au fin fond des terres sombres de cette existence moite, loin du royaume des pantalons cintrés et autres costards cravates. C’est alors que les étoiles scintillantes éclairèrent soudainement, tels des projecteurs chatoyants, une place fabuleuse transperçant les zones sales, les épaves et la laideur : le cimetière des Drag Queen! Une lune aux trois quarts pleine ou bien aux trois quarts vide, selon les perceptions et les envies de chacun·e, surplombait ce lieu fantastique au sein duquel une étrange magie poussiéreuse flottait sans discontinuer ou bien était-ce simplement des paillettes toutes Chouettes, qui pourrait le dire…pas moi, j’en avais déjà bien trop dans l'œil.  En ces lieux, point de pierres tombales qui malgré les sourires ou les sanglots restent de marbre, non, ici trônaient fièrement des talons chamarrés dont le charisme imposant me faisait me demander si j’avais là en face de moi des pics, des caps ou bien des péninsules. Dans le même temps des coiffes ardentes virevoltaient comme des vols au vent, une comparaison alimentaire probablement due à la faim intense qui en ce moment d’écriture m’assaille telle la tribu du même nom, on est bien peu de chose, mais revenons en à notre sujet initial si vous le voulez bien, la larme perlant peu à peu sur ma joue duveteuse tel un ananas tombant d’une autruche, me ramenant bien trop amèrement à la dure qui condition qui est la nôtre, aventuriers non subventionnés.  En ce cimetière chamarré, une atmosphère de show intense se faisait ressentir, faisant palpiter mes arcades sourcilières qui se mirent soudain à battre la cadence, la chamade et les œufs en neige. Je me sentis alors comme possédé dans tout mon être par le groove transpirant de chaque grain de poussière, me ramenant à ma lointaine jeunesse quand la musique était bonne bonne bonne et qu’elle guidait mes pas.  C’est à ce moment que les talons jonchant le sol et les coiffes abandonnées se mirent à s’animer comme attirés, tels des aimants de Saint Jean dont la valse les guida en direction de revenantes fraîchement sorties de terre. Devant moi se dressèrent alors les Dead Queens, des reines du Drag et de la nuit qui autrefois arpentaient la vie pour, de leurs danses colorées et leurs voix aiguisées, en pourfendre l'ennui. Ces créatures ni mortes ni vivantes ni soumises me prirent alors par la main pour m’emmener dans leur spectacle hypnotisant au rythme du rock, du punk et faisant fi du cancan dira-t-on. Je ne me souviens vaguement que de certains noms dans ce moment enivrant faisant bouger mes guiboles avec rythme et un certain talent que je ne pensais point existant tout en allégeant mon cœur à demi battant. Leurs appellations étaient aussi variées que Lady Xionnaire, la savante, Lady Mitchell, la rockeuse et Lady Commandement, la spirituelle, chacune avait un style et une identité bien à elle. Les êtres pailletés hantant ces lieux de leur funeste beauté me firent alors comprendre que ma vraie place se trouvait parmi elles et me tendirent un miroir non pas pour me montrer qui était la plus belle mais pour me faire découvrir avec étonnement que je n’étais plus le Van Cursing d’autrefois, gangréné par la bougonnerie et la mauvaise foi, mais bien une nouvelle reine de bon aloi, une Lady Van Cursing prête à groover au son du cha-cha-cha. Très vite ma stupeur et mon tremblement se transformèrent en joie et en soulagement au sein de mes plus vieilles dents en pouvant exprimer mes choses les plus enfouies en dedans. Cependant les Dead Queens, de leurs mots les plus chatoyants, m’annoncèrent que ma route ne se terminait point en ces terres mais que si je désirais percer leur mystère je devais me rendre là où tout a commencé, là où leurs yeux se sont illuminés, le Purgatoire, un cabaret aux accents pailletés dirigé par la queen des queens, celle qui autrefois fut nommée la Mort en personne, Lady Thanatos!!!!! La prochaine destination de mes aventures est donc toute trouvée en ces terres qui ôteront leur châle ombragé les 21, 22, 28 février et 1er mars au cabaret la Chouette.  Je vous y attends chèr·es lecteur·ices attentionné·es. A très vite. Aventureusement, Lady Van Cursing

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